Dans la ligne de mire des Boujanaises Caroline et Lucie, 1 500 kilomètres en 4X4 au Maroc pour un rallye entre femmes.
A mi-parcours, elles arrêteront leur Nissan en plein désert. Caroline sortira une sorte de gros marqueur électronique d’entre les pièces de rechange, les pneus, le matériel de camping, les pelles de désensablage. Le bourdonnement remplacera les rugissements du 4X4. Et le logo de leur aventure gravera à jamais la peau des deux filles. « On s’est promis de le faire car cela voudra dire que l’on a réussi ». Caroline Caretti, tatoueuse à Boujan et Lucie Viala, patronne du café de la Paix, auront réussi à convaincre les sponsors de les envoyer au rallye des Gazelles le 18 mars. 1 300 kilomètres au Maroc, hors-pistes, sans GPS, sans téléphone, juste à la boussole, à la carte, aux étoiles et à l’herbe à chameau.
Un budget de 30 000 euros et les Forbans comme parrains
« On a fait 1000 bornes en vélo ensemble au fil des confinements. On avait envie de grands espaces et on s’est lancé ce défi ».
Budget, 30 000 euros, dont 14 800 dès le 1er février pour valider leur inscription. Elles en sont à 10 000 pour l’instant. Grâce à la fête de la bière organisée en décembre dans les arènes de Boujan. Le 5 février, elles prévoient une soirée tahitienne. « Le rallye des gazelles c’est avant tout une aventure humaine, et elle commence ici quand on va voir les commerçants ou le maire pour qu’ils nous aident. Les Forbans ont accepté d’être leurs parrains. Le groupe de rockabilly prépare une vidéo de soutien, des affiches et des CD dédicacés.
Les Boujanaises ne visent pas la victoire, « par contre, on ira jusqu’au bout ». De toutes manières, en tant que gazelles solidaires, elles verseraient les 10 000 euros de l’équipage gagnant à une association caritative. Elles délègueront les grosses casses à l’assistance technique de la course. Pour les petites galères, elles ne comptent que sur elles. Pas mécano, mais baroudeuses, assurément.
Déjà un tour du monde
Il y a vingt ans déjà, Caroline laisse sur le quai de Saint-Tropez son boulot d’organisatrice de concerts puis de tenancière de discothèque en Suisse pour embarquer sur un voilier et un tour du monde de quatre ans. Une petite Cheyenne, conçue à Ibiza, nait à Miami.
Les murs de son studio de tatouage racontent sa reconversion, il y a dix ans. « Elle a gardé les flyers des conventions à travers la planète. Et des photos aussi. Lui, c’était Rick Genest, alias Zombie boy et Joker boy. C’était à la concentration du Luxembourg. Je rêvais de les rencontrer, j’y suis allée au culot » Son corps porte toute son histoire, ses voyages dans le monde du Tattoo, ses rencontres, ses souvenirs. « Je suis un résumé de toutes les techniques, la japonaise, la traditionnelle thaï avec du bambou, le handpoke. Celui-ci, c’est le tatoueur des Yakusa, parti apprendre son art directement au Japon, qui me l’a fait….» Caroline a déjà le prochain en tête : « Il faut arrêter de tout interdire, je n’arrive pas à tout désobéir ».
Contact : Caro Tattoo. 06 62 63 05 66